Krabat

Hey,

Je vais vous parler du film que j'ai fait étudier à mes élèves pendant mon stage.

Je veux dire "Krabat" , film sorti en 2008 de Marco Kreuzpaintner, adapté d'un livre du même nom d'Otfried Preussler publié en 1971.

Otfried Preussler est un écrivain né en 1923 qui vit actuellement en Bavière. C'est un ancien instituteur qui a fait aussi carrière dans la littérature jeunesse, il est très connu en Allemagne.

Il a beaucoup écrit pour les petits avec " la petite sorcière", "le petit fantôme",...

Mais aussi pour les adolescents avec entre autres Krabat !

Ce livre reprend une vieille légende allemande, celle d'un jeune garçon de 14/15 ans du nom de Krabat qui pendant le XVIème sicle et toutes ses guerres a du mal à trouver ses marques.

De plus toute sa famille est morte de la peste et il est obligé de mendier sur les routes avec d'autres compagnons d'infortune.

Pas très joli pour un début ! Seulement, il va être amené à être embauché dans un moulin par un meunier qui ne se révèle pas comme les autres. En effet, c'est un magicien noir et il initie chacun de ses apprentis à la sorcellerie.

Krabat est vite fasciné par cette magie qui permet d'avoir le pouvoir sur les humains, mais très vite il va vite savoir quel en est le prix.

Bref, c'est un bon roman d'apprentissage qui vient de sortir en traduction française en 2010. Il reste un peu costaud à lire en allemand, mais au moins on progresse !



Ce roman est en partie autobiographique car il relate à travers la fascination de Krabat pour la magie noire, celle du jeune Otfried pour le régime nazi, fascination qu'il rejettera par la suite comme Krabat.

Le film de Marco Kreuzpaintner sorti en 2008, reprend les grandes lignes du livre. Il joue beaucoup sur une ambiance sombre, qui me rapelle certains des contes des frères Grimm avec la forêt menaçante, et les autres personnages dont on ne sait pas vraiment les intentions.
On peut y voir aussi des rappel du cinéma expressioniste allemand, avec les jeux d'ombre, l'ambiance oppressante, à l'image d'un "Metropolis" de Fritz Lang ( 1927) ou d'un "Nosferatu, le vampire" de Murnau (1922).

Le film n'a été quasiment pas exporté en France. C'est bien dommage, car comme vous le savez, le film allemand est en plein essor depuis quelques années.

Voici la bande-annonce avec sous-titre an anglais



L'image n'est pas très bonne, je vous mets la bande annonce en allemand sans sous-titres cette fois, mais avec une meilleure image, c'est très important je pense car le film insiste beaucoup sur l'ambiance.



Tschüss !

Intéressante cette découverte ! Ton introduction m'a donné envie de lire le livre.
Merci !

Très très intéressant, moi qui cherche en ce moment des trucs intéressants à regarder. J'ai bien envie de voir le film. Est-ce que le livre est facile à trouver?

Hey,
Oui, je crois que le livre reste facilement trouvable. J'étais tombé dessus à la bibliothèque de Thonon, c'est dire !

Et sinon, une grande nouvelle, qui m'a bouleversé !

Le film est sorti en France en DVD depuis le 1er Juin 2011 sous le nom "Le maître des sorciers"
Je ne résiste pas à vous mettre la bande-annonce en français.

Oh merci! Mais quel plaisir de reconnaître David Kross ( The Reader ) et mon ptit chouchou allemand Daniel Brühl ( mein deustcher Lieblingsschauspieler). C'est bon je vais le regarder et je te dis ce que j'en pense

Oui, c'est vrai, j'ai oublié de dire qu'il y avait des acteurs connus et David Kross et Daniel Brülh ne sont pas les moindres.

D'autres sont aussi connus en Allemagne, mais pas internationalement, comme le Maître qui est joué par Christian Redl ou encore Lyschko qui est joué par Robert Stadlober.

La fille qui joue Kantorka, Paula Kalenberg a l'air d'être une valeur montante du cinéma allemand, on ne devrait pas tarder à la retrouver.

J'ai regardé cette bande-annonce ! Certes les décors sont magnifiques, et le jeu des acteurs a l'air crédible, l'image de qualité, mais je n'aime vraiment pas tout ce qui est en rapport avec le fantastique, et ici la magie noire...
Et comme en plus je ne suis pas une fan de télé !

Ce ne sera déjà pas pour moi !

Oui, bien sûr, chacun ses goût.

Mais si on regarde bien, ce récit symbolique et en lien avec la vie personnelle de l'auteur qui est fort intéressante.

Son autobiographie te plairait peut être mieux, malheureusement elle n'existe qu'en allemand pour le moment... Elle sera bien traduite un jour !!!

Voilà les références si jamais : Ich bin ein Geschichtenerzälher von Otfried Preussler ( 2010) : http://www.amazon.de/Ich-bin-Geschichtenerz%C3%A4hler-Otfried-Preu%C3%9Fler/dp/3522200950

Son histoire est intéressante dans le sens où elle parle d'un jeune allemand des année 30, qui sera fasciné par le nazisme et qui le rejettera. Un peu comme Hans et Sophie Scholl.
Il a dû par contre combattre pour l'Allemagne nazie sur le front Est pendant la seconde guerre mondiale et a été prisonnier des soviétiques de 1944 à 1949.

A la sortie de la guerre, il devient instituteur, et exerce son talent de conteur auprès d'enfants turbulents. Il décide ensuite de les écrire et de les publier.

Ses plus grands succès sont Der kleine Wassermann en 1956, Die kleine Hexe en 1957, Der Raüber Hotzenplotz en 1962 ou encore Der kleine Gespenst en 1966, sans oublier Krabat en 1971.

Il soutient le fait que les enfants ont toujours besoin d'histoires de fées, de nains, de fantômes et de magie pour se construire, même si le récit n'a aucun lien avec la réalité. C'est une idée que je trouve aussi chez Michael Ende, et qui ne manque pas de vérité.

Il a publié jusqu'en 2002, son autobiographie étant un travail à plusieurs mains.

[EDIT] Otfried Preussler est décédé à l'âge de 89 ans le 18 Février 2013 dans la petite ville de Prien Am Chiemsee, en Bavière]



"Kein Buch hat eine Ende" Otfried Preussler

Sa vie, pour ce que tu en dis, m'intéresse bien mieux !
Bon, ou je prie pour qu'elle sorte en français, ou j'approfondis énormément mon allemand (la première solution semble être la meilleure !)

La complexité de sentiments qui s'opposent, une valeur à laquelle on adhère puis qu'on rejette, qu'on souhaite peut-être oubliée et à laquelle on est plus que jamais confronté... Je me demande comment il a réussi à l'exprimer !

Algernon a écrit:

Il soutient le fait que les enfants ont toujours besoin d'histoires de fées, de nains, de fantômes et de magie pour se construire, même si le récit n'a aucun lien avec la réalité. C'est une idée que je trouve aussi chez Michael Ende, et qui ne manque pas de vérité.

Je suis entièrement d'accord ! Et puis, cette idée n'est-elle que valable pour les enfants ?

Algernon a écrit:

Il a publié jusqu'en 2002, son autobiographie étant un travail à plusieurs mains.

Là, je ne saisis pas le sens de la phrase... Tu pourrais me le reformuler pour que je voie mieux, s'il te plaît ?

Algernon a écrit:

"Kein Buch hat eine Ende" Otfried Preussler

MAGNIFIQUE !!!!! Que c'est simple comme phrase, et pourtant vrai !! Je retiens !

val-marie a écrit:

Sa vie, pour ce que tu en dis, m'intéresse bien mieux !
Bon, ou je prie pour qu'elle sorte en français, ou j'approfondis énormément mon allemand (la première solution semble être la meilleure !)

Oui, c'est sûr que c'est toujours plus facile de lire dans sa langue maternelle. Je vais essayer de me procurer ce livre, voir, si c'est accessible. Normalement une autobiographie reste dans une prose classique

val-marie a écrit:

La complexité de sentiments qui s'opposent, une valeur à laquelle on adhère puis qu'on rejette, qu'on souhaite peut-être oubliée et à laquelle on est plus que jamais confronté... Je me demande comment il a réussi à l'exprimer !

C'est justement ce qui m'intéresse aussi. Il devait avoir une grande force de caractère pour rejeter une idéologie dans laquelle il avait été élevé et que personne ne songeait à critiquer. Une belle preuve d'humanisme en tous cas !

val-marie a écrit:

Algernon a écrit:

Il soutient le fait que les enfants ont toujours besoin d'histoires de fées, de nains, de fantômes et de magie pour se construire, même si le récit n'a aucun lien avec la réalité. C'est une idée que je trouve aussi chez Michael Ende, et qui ne manque pas de vérité.

Je suis entièrement d'accord ! Et puis, cette idée n'est-elle que valable pour les enfants ?

Oui bien sûr, ce ne serait que par trop réducteur de limiter le conte aux enfants. L'auteur voulait peut être dire que la télévision ne remplace par un conte lu par ses parents

val-marie a écrit:

Algernon a écrit:

Il a publié jusqu'en 2002, son autobiographie étant un travail à plusieurs mains.

Là, je ne saisis pas le sens de la phrase... Tu pourrais me le reformuler pour que je voie mieux, s'il te plaît ?

Je voulais dire qu'il avait écrit des livres jusqu'en 2002. Et que l'autobiographie est bien de lui-même, mais que d'autres personnes ont collaboré à son écriture.

Après vérification, ce n'est pas tout à fait juste, car c'est un travail en coopération avec ses deux filles. Le but était de découvrir la vie de Preussler par des textes de lui-même sélectionnés par les deux filles, suivis de commentaire de Preussler. Avec une partie autobiographique rédigée par lui-même.

Je pense que le livre doit être intéressant dans le sens où on comprend toujours mieux l'oeuvre d'un auteur en comprenant ce qui a nourri son oeuvre. Et la plupart du temps, ça reste sa vie personnelle qui est la principale inspiratrice.

val-marie a écrit:

Algernon a écrit:

"Kein Buch hat eine Ende" Otfried Preussler

MAGNIFIQUE !!!!! Que c'est simple comme phrase, et pourtant vrai !! Je retiens !

Je trouve aussi cette citation puissante, qui me rapelle la logique d'une "Histoire sans fin"

Tschüss !