Je suis allé entretemps chercher l'exemplaire des lettres du père Noël à ma bibliothèque. J'avais une version pour enfants cartonnée de 1977 dont voici la couverture. C'est en fait une reproduction d'un des dessins des lettres. L'édition anglaise originale date de 1976.
cf.
http://www.amazon.fr/lettres-du-p%C3%A8re-No%C3%ABl/dp/2267003694/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1423323570&sr=8-4&keywords=lettres+p%C3%A8re+noel+tolkienJe ne crois pas qu'il avait toutes les lettres dans mon édition, car apparemment il y en avait une par année de 1920 à 1939. Pour moi, ça commence à 1925. Quoiqu'il arrive, c'est très vite lu.
Les dessins sont jolis et les reproductions d'enveloppe et de lettres sont également intéressants. L'écriture se veut être celle d'un très viel homme tremblant, ce qui la rend un peu difficile à lire. Les enveloppes étaient décorées. Elles avaient un timbre du pôle Nord et étaient même tamponnées de là-bas
Je les ai lues d'un coup, ce qui n'était peut être pas une bonne idée, mais en même temps, la continuité des lettres était plus visible.
Pour le coup, j'ai trouvé ça très naïf, même si je peux imaginer la joie des enfants de Tolkien à la réception des lettres. Certaine sont très courtes et ne parlent le plus souvent que des bêtises de l'ours polaire.
J'ai mieux aimé la bataille du père Noël contre les gobelins. Je trouvais cela original dans la mythologie du père Noël et ça se rapprochait un peu des thèmes de Tolkien.
On va dire que je les ai trouvé inégales aussi. Certaines sont très longues, avec peu de dessins. On a droit à un folklore d'elfes et d'ours qui écrivent tour-à-tour la lettre ou une partie de la lettre. Bref, j'ai trouvé ça assez imaginatif, mais très enfantin, mais en même temps, c'était bien le premier public de ces lettres
La dernière est peut être la plus touchante. Un au-revoir à l'enfance ( au début de l'envoi des lettres le premier fils de Tolkien avait 3 ans, à la dernière lettre, la dernière des Tolkien avait 10 ans ), une tonalité assez sombre due au début de la guerre, mais aussi pleine d'espérance en l'imaginaire et la joie de vivre car comme dit le père Noël :
" Je suppose qu'après cette année vous n'allez plus mettre vos souliers devant la cheminée. D'une manière ou d'une autre je dois vous dire " au revoir " : je veux dire que je ne vous oublierai pas. Nous conservons toujours les noms de nos vieux amis ainsi que leurs lettres. Et, plus tard, nous espérons revenir quand ils ont grandi et qu'ils ont leurs propres foyers et enfants..."
Pour finir, je trouve que les lettres gagnent en consistance année après année, peut être que c'était devenu un défi littéraire aussi. Il fallait amuser les enfants qui ne croyaient plus au père Noël avec des histoires plus longues et en même temps faire rêver les plus petits.
C'était une découverte sympathique, mais comme ces lettres n'étaient pas destinées à la publication, elles n'ont pas une épaisseur suffisante à mon sens. J'ai l'impression de rester sur ma faim.
Quand on nous parle trop d'un livre, on s'imagine des histoires et on est déçu de ne pas les retrouver. C'est peut être cela dans mon cas